L'amour, cet étrange paradoxe
:) :) :) :) <3 C'est vraiment galère de trouver des titres et des sous-titres
L’amour est-il vraiment un sentiment ? Quand je dis "Je t’aime" à quelqu’un, est-ce que je l’aime vraiment ou j’aime ce qu’il me fait ressentir ?
N’est-il pas plutôt un choix ? Et ce que nous ressentons, n’est-ce pas la résultante des efforts que nous consentons face à ce choix ?
Dans Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, le Petit Prince cherche à comprendre pourquoi sa rose est si importante pour lui alors qu’il en existe des milliers d’autres. Face à cette interrogation, le Renard, son fidèle compagnon, lui répond l’une des plus belles phrases qui résume entièrement ce "sentiment" et qui fait de l’œuvre de Saint-Exupéry un chef-d'œuvre intemporel :
"C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante."
Clair et simple. Le Petit Prince n’aime pas la rose parce qu’il a eu un coup de foudre ou qu’une force imaginaire l’a poussé à s’attacher à elle au point qu’elle fasse partie de lui. Non. Elle est importante pour lui à cause du temps et de l’affection qu’il lui a consacrés. Ce sont les efforts, le temps passé et les émotions investies qui donnent de la valeur aux liens que nous créons avec les autres.
Mais bon, qui peut prétendre définir réellement ce qu’est l’amour ? Éros comme Philia ?
En parlant de l’amour Éros, j’ai toujours pensé qu’en montrant tout l’amour (efforts) que l’on éprouve pour une personne, on assurait la réciprocité et le respect des actions qu’engendre ce sentiment. Mais je crois bien m’être trompé. Les humains ne font plus aucun effort quand vous atteignez ce niveau. L’autre vous prend pour acquis et cesse de faire les sacrifices nécessaires, empirant même ses défauts. Puisqu’il se dit que, de toute façon, vous n’irez nulle part.
Mais le problème ne réside pas encore là. Le problème, c’est comment s’en sortir. L’illusion de trois jours idylliques passés, vous replonge vite dans cet amour masochiste que vous aimez peut-être.
Mais personne n’aime réellement la douleur. Aussi petite soit-elle, elle fait mal et laisse des traces.
Comment en arrive-t-on là ? Comment faire pour reconstruire quelque chose de solide ou tout simplement détruire cet amour sans pour autant souffrir ?
Damso, dès les premières notes de son single CQFD (Ce Qu’il Fallait Dire), un freestyle très poignant comme il sait le faire, pose une question que je trouve assez importante
Le temps que le Petit Prince a perdu pour sa rose fait d’elle une personne importante pour lui. Ce "temps perdu", c’est aussi lui qui pousse une bonne partie des couples à ne pas se séparer. Qui voudrait détruire, du jour au lendemain, ce qu’il a mis des mois, voire des années, à construire, quand bien même la situation ne lui est plus plaisante ? Qui voudrait effacer et recommencer tout ce processus, tous ces sacrifices et concessions, en sachant que cela pourrait finir de la même manière, et bis repetita ? Alors on s’installe, on "fait avec", on s’habitue, on normalise tout. Après tout, on est en couple, c’est déjà ça.
Rey José Manuel, économiste espagnol, tente de comprendre avec les mathématiques comment les relations amoureuses peuvent statistiquement durer. Avec le sentiment amoureux en abscisse et l’effort en ordonnée, il en vient à la conclusion que, avec ou sans effort, les relations amoureuses sont censées prendre fin.
Vision assez pessimiste, certes, mais le fait de savoir que, dans tous les cas, cela peut mal finir peut permettre de se concentrer sur l’essentiel : créer des souvenirs, être plus tolérant envers soi-même et peut-être aussi s’habituer si dans la balance la paix que l’on a avec cette personne prime sur le chaos que notre union engendre.
C’est peut-être ça, en fait, l’amour.
Bref, j’en sais rien.
Tim aborde ce sujet dans une publication sur le paradoxe de l’effort :
Ainsi, il a observé que le sentiment amoureux a une propension naturelle à s'estomper quand on y apporte pas d'efforts soutenus. Toutefois, alors que les efforts déployés peuvent conduire à une satisfaction dans le couple notamment lorsque ceux-ci visent à faire plaisir à l'autre, ils peuvent également être source de frustration si ces efforts ne sont faits que pour prévenir des confrontations.
Faire peu d'effort peut être fatal pour le couple, mais en faire trop peut aussi l'être.
Il y a donc une contradiction. L'effort censé maintenir le couple entraîne sa fin.
Pour maintenir leur relation sur le chemin du succès, les partenaires devront baisser leur niveau d'effort chaque fois que le fait d'en faire plus devient inconfortable. Il faut chercher l'équilibre, encore faudrait-il savoir quand survient l'inconfort. Et à force de réduire le niveau d'effort, le couple finira par ne plus en faire du tout, entraînant finalement la rupture.
L'amour c'est dangereux
Tomber amoureux active les mêmes circuits cérébraux que ceux d’une addiction à une drogue.
Lorsqu’on tombe amoureux, le cerveau inonde le système de récompense avec de la dopamine, le neurotransmetteur du plaisir, ce qui est également le cas avec les drogues et l’alcool. À cela s’ajoute une forte sécrétion d’ocytocine, qui joue un rôle clé dans l’attachement et le lien affectif. Elle pousse à rechercher la présence de l’autre et, en réduisant la production de cortisol (hormone du stress), favorise une sensation de bien-être, rendant l’amour encore plus addictif.
Ainsi, le combo dopamine-ocytocine pousse à aller vers le plaisir et le bien-être, et à s’attacher à la source de ce bonheur; un processus parfaitement identique à celui de toutes les addictions.
Comme pour toute addiction, la première dose a un effet puissant, très puissant.
Chez les adolescents, ces shots peuvent renforcer ou affaiblir certaines connexions neuronales, car leur cerveau est encore en développement. La dépendance peut très vite s’installer au point de leur faire perdre leur autonomie émotionnelle, et tout cela sans qu’ils s’en rendent compte, puisque l’amour diminue la production d’hormones liées aux émotions négatives. Là où des personnes plus matures verront le danger et mettront fin à des relations toxiques, les plus jeunes n’y verront que du feu, leurs neurones n’étant pas assez robustes pour leur permettre d’être rationnels face à ce flot de dopamine.
Nous avons tous été adolescents, et Dieu sait combien de conneries nous avons faites ou laissées passer par amour.
L’addition fut parfois salée pour certains, et pour d’autres, ce ne sont aujourd’hui que de drôles de souvenirs.
Aussi, la fin d’une relation de ce type peut provoquer des symptômes similaires à un sevrage et conduire parfois à des comportements autodestructeurs.
C’est fascinant comme ce simple mot peut être si facile à comprendre et à vivre, mais en même temps être d’une complexité inouïe.
Je ne le comprends pas et ne le comprendrai sans doute jamais. Je me contenterai, pour le reste de mes jours, de le dire, de le vivre et de le faire comme tout le monde, en espérant que telle en est son utilité.
Bon mois!